n° 19. Mars-avril 1995
LE CLUB SUR INTERNET
Vous pouvez désormais participer aux activités du Club par Internet en échangeant des messages avec berger@world-net.sct.fr. D'autres membres disposant d'une adresse électronique, nous publierons ou rendrons disponible sur le réseau l'annuaire de tous ceux qui souhaitent interagir par ce moyen.
Par ailleurs, le Club relance l'animation d'un news group, existant mais en sommeil: alt.uu.virtual-worlds.misc.
Une correspondante du groupe parle, avec amusement et un brin d'excitation, de "virtual squat", puisque nous reprenons une structure abandonnée... Irons-nous, demain, jusqu'à fonder l'association DALI (Droit Au Logement sur Internet) ?
LE SERVICE FAX-EXPRESS
En nous communiquant le numéro de Fax où nous pouvons vous joindre, vous serez tenu informé sans délai de la vie du Club et des interventions marquantes du mardi soir.
Attention: dans l'état actuel de notre équipe-ment, il n'est pas possible de personnaliser les envois. Le télécopieur doit donc être assez proche de vous pour que l'en-tête : "Club de l'Hyper-monde” vous identifie sans ambiguïté comme destinataire.
A VOS CASSETTES !
Le club a fait l'acquisition d'un téléviseur avec magnétoscope intégré. Il est désormais possible d'illustrer les propos de l'intervenant à l'aide de vidéogrammes VHS (la moindre des choses pour une association avide d'images de synthèses et de réalités virtuelles).
Le dispositif a été inauguré pour la soirée Arthur Andersen Consulting (voir en page 2).
Nous prévoyons également d'organiser une soirée autour de la vidéocassette d'Imagina 95.
Si vous avez des idées de visionnage, elles seront les bienvenues.
POITIERS-BERLIN, AXE D'UNE INDUSTRIE NAISSANTE DES LOISIRS VIRTUELS
De Poitiers à Berlin, une industrie des loisirs virtuels est en train de naître.
Le Futuroscope de Poitiers connaît un succès mérité. Sa devise pourrait être : “ Ici, on ne s'amuse pas idiot ! “.
En parcourant ses attractions, toutes plus époustouflantes les unes que les autres, on prend conscience de l'émergence d'une industrie des loisirs collectifs à base d'images sophistiquées. Le procédé Imax, synchronisant le mouvement des sièges des spectateurs avec l'action, exige en effet de gros moyens de production pour donner sa pleine mesure. Le Conseil Général de la Vienne a produit un film selon ce procédé pour promouvoir le département. Signe encoura-geant, il a été réalisé par une équipe française, rivalisant avec les meilleures productions américaines ou japonaises.
A Berlin, au centre de recherche de Deutsche Telekom (Berkom), les ambitions se portent sur le loisir individuel et familial diffusé par le canal des futures télévision interactives.
Leur maquette Terravision préfigure le bulletin météo du troisième millénaire. Le téléspectateur branché sur fibre optique pourra se déplacer à la surface du globe en réalité virtuelle et interroger les météos locales pour connaître le temps à Osaka, Limoges ou Sâo Paulo. Survolant la terre à la manière d'un cosmonaute, il s'en rapprochera progressivement par la vertu d'un zoom, assez semblable à celui réalisé pour un récent spot publicitaire.
Les puissances de calcul et le débit des tuyaux ne sont pas encore à la portée de tous les foyers mais les chercheurs ne désespèrent pas de voir leur produit faire partie, dans moins de dix ans, de l'équipement des familles les plus fortunées.
A ce titre, les loisirs deviennent la nouvelle locomotive du train informatique qui montre par ailleurs quelques signes d'essoufflement.
JPB
PHILOSOPHIE & MANAGEMENT
La soirée du 24 février, animée par Dominique Christian, fut de celles que nous marquons d'une pierre blanche. Le temps d'un repas, notre restaurant favori est devenu une annexe du Collège de France.
Philosophe de formation, psychothérapeute dans une pratique plus ancienne mais récent auteur d'un ouvrage montrant l'imbrication entre pratique philosophique et conduite des entreprises (management en français contemporain), Dominique Christian s'est révélé un fin praticien de tous ces domaines.
Rappelant que les thèmes philosophiques comme le changement, l'un et le multiple, la contradiction, étaient, souvent à notre insu, au cœur du quotidien de l'entreprise, il a montré avec brio que l'honnête homme d'entreprise pouvait difficilement faire l'économie d'une réflexion sur ces sujets intemporels.
Ancien pensionnaire du Prytanée de La Flèche, haut-lieu cartésien, son interprétation inspirée des choix philosophiques de Descartes a ravi l'assemblée.
Pour de tels moments on ne regrette pas les quelques misérables efforts que réclament la planification et l'organisation de ces séances.
Bibliographie
Management et philosophie. Nathan 1994. Collection “ Les livres de l'entreprise “. 271 p.
SOIRÉE ANDERSEN CONSULTING
La réunion du club consacrée à Andersen Consulting et à ses avancées dans l'Hypermonde ont suscité un vif intérêt dans la majorité des présents mais, à la demande express des intervenants, Evelyne Skorochod et Michel Saunier, il ne nous est pas possible d'en rendre compte dans l'immédiat.
Ces projets ne sont pas tous confidentiels. Superscape, fournisseur de moyens interactifs de visualisation, compte Andersen parmi ses clients. L'un de ses récents communiqués évoque les projets de la firme en matière de “boutiques intelligentes". Andersen a ouvert en Europe un centre spécialisé de recherche et de développement. Brian McAreaveay a commenté une récente démonstration en ces termes: "Il s'agit de montrer comment la réalité virtuelle peut aider à analyser les processus impliqué dans la logistique interne des magasins, notamment la réception de marchandises et leur mise en place dans les rayons".
A suivre, donc …
UNE "ECONOMIE DU REPLI"
Il est peut-être impossible de construire une "économie de l'information". Pour des raisons théoriques aussi bien que pratiques. En effet, l'information n'obéit pas aux lois de conserva-tion, de duplication, de coûts de transport ou de stockage qui régissent l'économie de la matière, où deux tonnes d'un même produit exigent prati-quement deux fois plus de matière première, consomment deux fois plus d'énergie et coûtent finalement aussi cher que deux fois une tonne.
Cette hypothèse n'est heureusement pas prouvée. Il serait plus rassurant, en effet, que nous puissions prolonger à l'information les techniques économiques, commerciales et sociales que nous avons mis si longtemps à élaborer pour l'économie des produits physiques. Mais l'incapacité des théories comme des pratiques actuelles à répondre aux enjeux des "inforoutes" obligent à explorer d'autres voies que celle d'une simple transposition.
C'est par un repli des valeurs informa-tionnelles sur des objets matériels que les entre-prises ont essentiellement recours aujourd'hui pour s'adapter aux exigences nouvelles.
D'une part en incorporant de l'information aux objets classiques. La machine à laver, la maison, la route, la ville... deviennent "intelligentes" (ou "smart", en américain). Avec incorporation de puces. Avec encadrement du produit ou du service par une documentation étoffée, une hot line, un service après vente, etc. Le tout dans un processus complet, de la conception au recyclage.
D'autre part en inventant pour l'information des conditionnements matériels appropriés, aptes à protéger son intégrité physique comme les droits commerciaux de ses auteurs. Les boîtiers de jeux électroniques en donnent l'illustration la plus frappante.
Il y a repli, car la montée pure et simple de l'information dans les prix et les statistiques économiques se voit freinée, voire inversée par cet effet de retour. Les ventes de progiciels augmentent en nombre, mais baissent en chiffres d'affaires, dès que les éditeurs, Microsoft en tête, ne parviennent pas à maintenir la pression innovatrice ou le contrôle des marchés.
Le repli est difficile à gérer comme à penser. Il est complexe par nature même, contrairement à une croissance linéaire, facile à imaginer.
La fronce est l'amorce même d'une catastrophe (voir les beaux dessins, sinon les équations, de René Thom). Mais pouvons nous faire à moins?
Pierre Berger
CYBERBANKS
Le premier Forum international sur les services bancaires et financiers électroniques à distance, Cyberbank'95, aura lieu à la Maison de la Chimie (Paris, rue Saint Dominique) les 30 et 31 mai prochains. Organisateur: Charles Copin (Analyses et Synthèses). Journaliste et animateur de rencontres sur les technologies émergentes, il saura donner à ces journées un tour original. Il s'est assuré la coopération des principaux acteurs de la carte bancaire et d'innovateurs internationaux comme la First Virtual Holdings (Californie), Adventure, Cartop, Fintel, Thyron, Philips Video system.
Les entreprises françaises surfent la vague: BNP, CCF, Galeries Lafayette en particulier.
LE MONDE EN LIGNE
"On-Line World" tiendra sa première édition française à Paris (Cnit), les 27 et 28 juin prochains. Une petite exposition appuiera le congrès pour permettre aux participants de rencontrer les prestataires de services : opérateurs, fournisseurs de serveurs, de stations, de logiciels d'accès, pionniers du contenu…
Le congrès se déroulera en même temps que l'édition 95 d'Inet à Hawaii, rendez-vous des spécialistes d'Internet. Une connexion permanente par Internet permettra aux participants parisiens de se brancher sur les annonces faites à l'autre bout du monde.
Organisateurs: DG Communications France (Le Monde Informatique, Distributive, InfoPC, Réseaux et télécoms, Golden, IDC).
NÉOLOGISMES HYPERMONDIENS
La presse fourmille de mots nouveaux, souvent inattendus. Ils contribuent à former notre représentation des espaces virtuels.
Pour cette première livraison nous en avons sélectionné quatre : cyberflics, cybergansters, digiflouss et Cyberpostier (Courrier International N° 226 & 228, mars 1995)
LA GUERRE DES INFOROUTES SE PRÉPARE
Une véritable guerre économique se noue derrière les grands discours sur les inforoutes. Un correspondant américain stigmatise sur Internet les industriels de la télévision câblée: "Ils veulent des accès contrôlés grâce aux boîtiers (set top boxes), et non une architecture ouverte. Ils veulent une limite de 500 canaux sans possibilité d'une bande étroite pour les développeurs privés de contenu. Le gros fric mène la danse et laisse le bas peuple dans l'ignorance".
AU PAYS DES PAPOUS
Le Club apporte avec plaisir un soutien (modeste hélas) au "voyage multimédia" organisé par Globe Mémoires au pays des papous d'Irian-Jaya. Il y a urgence. Des populations de culture mélanésienne subissent actuellement les effets du programme "Transmigrasi" visant à faire venir des îles surpeuplées de Java et de Bali des millions d'indonésiens.
L'écriture multimédia permettra la préservation de savoir-faire artisanaux ou pré-industriels et donc, dans une certaine mesure, de ces cultures menacées de mort.
Pour le Club, cette opération témoigne comment l'Hypermonde peut contribuer, métaphorique-ment, à "sauver" le "monde" que représentent ces culture immémoriales, menacées par des formes plus récentes et plus puissantes, mais peut-être pas plus "avancées".
Toute personne susceptible d'aider au projet (prix Camel 1994 et troisième prix du Conservatoire audiovisuel des Peuples 1994), peut contacter Philippe Blasco, membre du Club, à Globe Mémoires (1) 30 96 40 63.
FORMATION AU MULTIMEDIA
Maastricht accueillera les 28 et 29 août prochain le troisième colloque européen sur la Formation aux techniques graphiques et de visualisation. Thèmes: programmes, outils informatiques et leur emploi en formation, méthode d'évaluation de l'utilité de ces outils, perception et communication dans l'ensei-gnement de ces techniques, visualisation et simulation d'algorithmes graphiques.
Renseignements:
Mario Gomez, Computer graphics & multimedia department, IST/INESC, Rua Alves Redol 9 2: D, 1017 Lisboa Cedex (Portugal).
Tel (351)13100219, fax (351)1 525843, E-mail mrg@inesc.pt. - Peter van Nieuwenhuuizen, Faculty of technical mathematics and informatics, Delft university of technoloty, Julianalaan 132, 2628 BL Delft (The Netherlands).
Tel (31)15 788036. Fax. (31)15 787141, E-mail peter@duticg.twi.tudelft.nl
INTERFACER REEL ET VIRTUEL
Montpellier organise ses journées "L'interface des mondes réels et virtuels" du 29 mai au 2 juin prochains, au Corum. La réalité virtuelle sera cette année rejointe par l'intellligence artificielle.
Renseignements: Laurent Meggs, 44 53 04 88.
REALITE VIRTUELLE A STUTTGART
Pour rendre compte de cette manifestation, où le club a présenté la situation de la réalité virtuelle en France par l'intermédiaire de son Président, nous laissons ici la parole à l'équipe de ComputerWoche qui l'a organisée (texte traduit de l'Anglais de la messagerie IDGNews Service).
" La réalité virtuelle est encore à l'époque des pionniers, mais laVirtual Reality World 95 qui s'est tenue à Stuttgart, Allemagne, a montré que les applications concrètes utilisant le potentiel créatif de cette théorie futuriste commencent à émerger.
Les applications apparaissent en médecine, développement logiciel, construction automobile, architecture et loisirs. Elles font gagner du temps et de l'argent tout en générant déjà un véritable volume d'affaires.
Les Etats-Unis donnent le ton. Les analystes y prévoient un triplement des ventes en trois ans, passant de 200 millions de $ à 600 millions.
Les loisirs (entertainement) devraient passer de 13,3 millions de $ à 103 millions pendant la même période. Cela laisse augurer de ce qui se passera en Europe, disent les experts.
Pendant la réunion, qui a duré trois jours, des utilisateurs, chercheurs et consultants venus du monde entier ont présenté les applications, leurs avantages et leurs perspectives pour l'industrie et l'économie aux 700 participants des conférences et aux 2000 visiteurs de l'exposition.
Dans le "parc d'expériences", une machine de loisirs aux couleurs vives était pendant ce temps utilisée à plein par des enfants et par les débutants du domaine.
Comme les trois quarts des visiteurs venaient pour des raisons professionnelles, les organisateurs souhaitaient renforcer leur intérêt pour les univers numériques. Ils y ont réussi: 80% des visiteurs ont estimé que leur voyage à Stuttgart "valait le déplacement". "
Prochaine édition: du 6 au 8 février 1996.
Renseignements:
Tél. 49 (89) 36086-169, Fax. 49 (89) 36086-274.
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NOTA BENE
IL EST IMPÉRATIF, POUR CONTINUER À RECEVOIR RÉGULIÈREMENT LES CHRONIQUES, DE NOUS FAIRE PARVENIR VOTRE COTISATION.
300 F pour l'année, par chèque postal ou bancaire, à l'ordre du Club de l'Hypermonde.
SERVEURS WEB :
UN MARCHÉ D'AVENIR ?
Le succès d'Internet redonne du tonus aux constructeurs informatiques traditionnels.
Tandem, pionnier des machines à tolérance de panne, vient d'anoncer un serveur WEB “sécurisé”. Son CyberWeb, est plus particulière-ment destiné au “commerce électronique”, preuve s'il en était besoin, qu'Internet bascule doucement mais sûrement vers le business.
Autre point intéressant de l'annonce : l'accord avec Verity Inc, spécialiste des logiciels de recherche et de navigation dans des grandes masses d'information.
Enfin (voir plus haut), un accord est également dans l'air avec Netscape.
UN GIS SUR LE LIVRE ÉLECTRONIQUE
Le MRES -Ministère de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur- a créé, dans le cadre du Groupement d'Intérêt Scientifique “Sciences de la cognition”, une commission sur le “Livre électronique”.
Animée par Jean-Gabriel Ganascia, Professeur au Laforia-CNRS, sa première réunion s'est tenue le 9 mai dans les locaux de la rue Descartes. Le Club était représenté par son Vice-Président, Jean-Paul Bois.
Les principaux acteurs français de l'édition électronique étaient présents : laboratoires de recherche (Paris VIII), éditeurs (Hachette), CNED, Bibliothèque de France, …
RENDEZ-VOUS DU MARDI SOIR
Vous êtes les bienvenus, tous
les mardi-soir,
à partir de 19 heures 30, au Restaurant :
Chez Clovis
33, rue Berger 75001 Paris
Tél : 42 33 97 07
(Métro Halles, face à St Eustache )
Le programme des interventions peut vous être communiqué, soit par FAX pour les membres du Club (voir en première page), soit par téléphone auprès de Pierre Berger (49 04 79 30).