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Club de l’Hypermonde. Pierre Berger. 18/11/1997

Faire grandir l’arbre

 

Aller plus loin

Nous avons maintenant constitué un arbre déjà magnifique, comme en atteste l’index. Il comporte déjà plusieurs méga-octets de textes, quelques imagest quelques bandes-son, et quelques applettes. (Mais pas de vidéo). Mais nous devons aller plus loin.

De toutes façons, le contenu actuel résulte pour l’essentiel d’une présentation et d’une mise en forme des fonds dont nous disposions déjà. Même sur ce point, il reste encore beaucoup à faire. Mais nous vous proposons aujourd’hui de réfléchir à une phase ultérieure: une construction méthodique. Sylvie Le Bars voudrait que nous fassions le " Serveur de l’Hypermonde " pluôt que le " Serveur du Club de l’Hypermonde ". Pierre Berloquin voudrait qu’il devienne plus un espace de discussion. Mais j’ai personnellement une expérience plutôt négative des " forums " ouverts simplement à la libre discussion. Entre le désert et le fourre-tout, ils ne peuvent fonctionner qu’avec un investissement important d’un animateur, modérateur ou éditeur. Et sans réelle capitalisation, constitution d’un authentique patrimoine. Un point important, comme le signale Jean-Yves Gresser, qui voit dans le serveur actuel, outre un agenda des réunions, un " lieu de mémoire ".

Parallèlement, je suis de plus en plus frappé, agacé (je n’irai pas jusqu’à dire révolté tout de même) par les limites des médias actuels. La presse est évanescente. Le livre gaspille autant les énergies que le bois. La " littérature grise " ne peut sortir de son confinement. Des millions de bons cerveaux passent leur temps à paraphraser quelques idées majeures.

Il s’agit, en quelque sorte, de mieux gérer le patrimoine des connaissances collectives de l’humanité. Le serveur du club n’a pas vocation à devenir une encyclopédie électronique de plus. Mais

- à regrouper les connaissances propres à son domaine spécifique (l’hypermonde),

- à inventer de nouvelles structures, et à contribuer par là au progrès de la gestion des connaissances.

Tentons quelques premières propositions.

 

Deux types de pierres

La structure proposée s’inspire de l’orientation objet bien connue des informaticiens. L’objet de base serait une page HTML avec ses compléments et ses liens. On peut en distinguer deux types (la frontière n’étant pas toujours trop nette, mais peu importe):

- pages " finales ", " de contenu ", valables en elles-mêmes

- pages intermédiaires, fonctionnelles et structurelles.

 

Les pages " finales "

Exemples

- page " de base ", un ou deux écrans, avec éventuellement un ou deux liens et compléments image et son. un peu comme l’item de base d’un dictionnaire ou d’une petite encyclopédie.

- pages " de référence ", plus lourdes (gros textes, bandes son et vidéo au delà d’une minute...)

- éventuellement, pages actives au sens de gros programmes de type informatique classique, ou base de données relationnelle

 

Les pages fonctionnelles

Exemples:

- visites guidées par des membres du club

- graphiques, 3D, par orientation

- pages de liens, bookmarks, répertoires de fonds de données publics ou autres, annuaires...

- pages complémentaires (applettes, illustrations)

- par extension: pages actives, outils de push, etc.

- visites guidées (elles peuvent être " signées ", notamment par un des membres du club)

Ces pages peuvent être de type surtout textuel (listes et menus plus ou moins imagés) ou graphique (tableau d’icones, espaces VRML).

Ces pages mobilisent des structures: classifications (grandes classifications de la science, CDU, du Quid, alphabétique/dictionnaire...)

 

Structures et valeurs

Ces pages fonctionnelles sont porteuses de valeurs. D’autant plus fortement qu’elles se rapprochent de la page d’accueil, et que donc elles induisent fortement la navigation de nos visiteurs. Il y a toute une réflexion à faire sur les valeurs que nous voulons promouvoir, la manière de les concrétiser (à partir d’une réflexion théorique, d’un consensus des membres actifs du club, de l’observation du marché et de la pratique des visiteurs (une forme d’épistémologie quantitative), ...).

L’arbre exprime les valeurs de deux manières complémentaire:

- implicitement, par l’agencement même des liens, leur placement hiérarchisé dans les pages, etc.

- explicitement, par une cotation appropriée des pages (comme dans un guide touristique).

La tendance conduira probablent à un système de " vedettes ", la consommation se concentrant sur quelques pages. Un phénomène a compenser dans une certaine mesure, mais aussi à assumer comme normal. On peut, dans une certaine mesure, organiser la " compétition ".

Cela obligera peut-être le club à définir avec plus de précision ses vraies " valeurs ". Pour une entreprise, la bottom-line. Pour un parti, le nombre de voix. Pour un rédacteur-en-chef, le ration morts/kilomètre. Pour nous ?

 

Conservation et réutilisation

Le serveur du club, lieu de mémoire, doit être considéré comme un serveur " patrimonial ". Une page une fois entrée dans l’arbre ne devra jamais plus devenir inaccessible. En particulier pour que les serveurs pointant sur notre arbre puissent être certains de ne jamais buter sur un " URL not found ". On pourrait pousser au montage d’une certification des sites patrimoniaux, avec un certain nombre de contraintes (notamment l’obligation de déposer une copie dans un lieu protégé, un peu dans l’esprit de ce qui se fait pour les logiciels).

Si une page est réécrite (hors des modifications ou corrections mineures), la version ancienne sera conservée. Et en général accessible par l’intermédiaire de sa remplaçante. De même, il peut être intéressant de conserver des pages " brouillon ", par exemple la bande son ou vidéo d’une interview, non " dérushée ".

Un principe de base: avant d’écrire une page, aller toujours voir s’il en existe une sur le sujet. Une discipline analogue à la réutilisation des objets. On ne réécrit que si on peut faire meilleur sur le fond, ou mieux adapté à une catégorie donnée d’utilisateur.

Pour que cette règle soit satisfaisante et que l’on parvienne à une bonne ré-utilisation, il faut que les pages soient:

- de qualité (une certaine sélection),

- fiables (envisager des formes de certification),

- aussi faciles à utiliser que possible (Accessibilité: abaisser par tous les moyens possibles le seuil de compréhension sans perte sur les contenus ni délayage fastidieux)

- faciles à interfacer (référence aux standards dans toute la mesures du possible)

- accessibles pour un coût moins élevé que leur réécriture (importance de bons moteurs de recherche).

Il faut aussi que le Club exerce une pression permanente pour pousser à la ré-utilisation et concentrer l’effort de réécriture sur de vraies nouveautés ou des améliorations sensibls de qualité. Cela demande aux auteurs une certaine humilité. Mais aussi, intellectuellement, une spécialisation (exactement comme la globalisation intellectuelle). Il y a là une forme d’ascèse.

Dans le nouveau système, on passe plus de temps à lire qu’à écrire. Le ratio évolue encore vers une certaine " passivité ",encore que la navigation devient en soi une activité importante, même si elle n’est pas directement créatrice (pas plus que la navigation maritime en elle-même)

Donc importance d’une certaine localité, et sa valeur, à condition de toujours pousser vers le global autant que possible.

 

Méthode de travail pour le club

- Une orientation générale des réunions

- Des réunions spécifiques consacrées à l’arbre (une sorte de comité d’édition).

- Organiser le dialogue par mail avec les membres du club et dans l’ensemble les visiteurs.

C’est un travail de recherche. Sur la pratique de l’information et de la communication.